Accueillir – ou comment éviter la souffrance

femme bras ouverts accueillir bord de mer ciel bleu

Accueillir. Un simple mot, un simple verbe. Et qui pourtant est d’une grande puissance. Je l’ai réellement appris grâce à la pratique du yoga. Et je l’approfondis avec la Formation Professorale Diva Yoga que je suis actuellement.
(Cet article avait été édité la première fois le 19 mars 2019 (écrit à Tanger au Maroc) sur mon blog Alina – Textes et récits. Sur le chemin des mots.)

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Chaque matin, accueillir tout ce qui arrive – joie comme tristesse.

Relativiser et accueillir.
Relativiser, je pense avoir vécu avec ce principe depuis toujours. Sans m’en rendre compte, et tout le naturellement du monde. C’est un ami qui m’en avait fait prendre conscience, il y a maintenant plus d’une vingtaine d’années. Au détour d’une conversation, il s’était exclamé : « Alina, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui relativise autant que toi. Rien n’est jamais grave avec toi ! ». Et là, je m’étais dit : « Euh… oui…, en effet… »
Mais accueillir ?

Accueillir selon Rûmî*

Il n’y a pas longtemps, à la lecture du magazine Esprit Yoga n°41 janvier – février 2018, Le dossier Sagesse – L’audace d’accueillir, j’ai découvert ce magnifique texte, extrait des Oeuvres choisies de Djalâl ad-Dîn Rûmî, qui dit tout sur le fait d’accueillir. A partir de là, j’ai pris conscience que cela peut véritablement aider à éviter la souffrance ou tout du moins, à mieux vivre ce que nous pouvons souvent considérer comme quelque chose de « négatif ».

« Ainsi l’être humain est une auberge.
Chaque matin, un nouvel arrivant.
Une joie, un découragement, une méchanceté,
une conscience passagère se présente,
comme un hôte qu’on n’attendait pas.

Accueille-les tous de bon coeur !
Même si c’est une foule de chagrins
qui saccage tout dans ta maison,
et la vide de ses meubles,
traite chaque invité avec honneur.
Il fait peut-être de la place en toi
pour de nouveaux plaisirs.

L’idée noire, la honte, la malice,
accueille-les à ta porte avec le sourire
et invite-les à entrer.

Soit reconnaissant à tous ceux qui viennent
car chacun est un guide
qui t’est envoyé de l’au-delà. »

Accueillir le froid, ma souffrance de l’hiver

Ma relation avec le froid

J’avais partagé avec vous, il y a un an déjà, un article où je me retrouvais dans le froid. Une histoire dans laquelle je racontais la « souffrance » physique, où j’avais la sensation de perdre progressivement les doigts des mains et les orteils. J’avais les muscles des épaules tellement contractés que j’avais l’impression d’avoir un gros poids sur moi.

En hiver, je dois affronter le froid, dès le matin. Je quitte mon lit bien chaud, je me rends dans la salle de bain et ma supplice ultime : se dénuder pour le rituel de propreté. Avant, directement dans ma tête, j’avais le sentiment de subir – oui, subir est bien le mot – une température glaciale en marmonnant que je détestais ça. La tête influant sur le corps, celui-ci réagissait – mal va s’en dire. J’avais la chair de poule, je grelotais, j’avais les muscles contractés malgré moi. J’en voulais à cette satanée température, qui pour moi était presque invivable. J’en ressentais de la fatigue, réellement. Dans le corps mais aussi psychologiquement.

Désormais, je prends conscience

Cependant, on se rend quand même compte d’une chose. Si évident. Le froid est nécessaire à l’équilibre du monde et même juste indispensable, pour mon propre équilibre. De l’importance de la dualité. Car sans le froid, je ne pourrai jouir de ce qu’est la chaleur. Tout simplement. Une chose que j’avais déjà comprise mais que jusque-là mon esprit n’avait pas encore intégré totalement : le froid n’est pas mon ennemi.
Non Alina, le froid n’est pas ton ennemi.

Désormais, quand je me change, j’ai froid. Toujours. Il n’y a pas de miracle non plus, hi hi. Mais j’accueille et j’accepte cette sensation de froid sur ma peau en me répétant que le froid n’est pas quelque chose de détestable. Et accueillir, ça change tout.
Et ça me fait du bien, au corps et à l’esprit.

Je souffre moins du froid désormais, et les articulations de mes membres inférieurs et supérieurs m’en remercient. J’ai les muscles qui sont relâchés, notamment aux épaules et aux cuisses. Et de ce fait, je ressens moins la fatigue due au froid.
Bien entendu, je prends également mes précautions pour aller mieux. Bien me couvrir, notamment les extrémités – gants et chaussettes de rigueur dedans comme dehors -, bouger régulièrement pour activer la circulation sanguine, pratiquer régulièrement mon yoga – postures, mudra**, respiration, faire attention à mon alimentation, m’hydrater.
Cet hiver, je n’ai plus eu recours à l’usage d’anti-inflammatoires, ni comprimés ni pommade. Waouh !

Accueillir – pour conclure

L’exemple de mon vécu sur le fait d’accueillir est très concret car lié à l’état physique en premier lieu, pour autant rien n’est gagné. Car pour certaines choses de moins tangibles, comme par exemple une rupture, un deuil, la perte d’un emploi ou tout autre chamboulement dans la vie est toujours difficile à accepter. Accueillir ces types de situation n’est pas aisé. Pour autant, je suis convaincue que ça aide à surmonter les difficultés et à aller de l’avant.

*Djalâl ad-Dîn Muhammad Balkhi ou Rûmî (30 septembre 1207 – 17 décembre 1273), poète mystique persan
**Mudra : Marma Mudra – une mudra qui permet de soulager arthrite rhumatoïde et arthrose. Locana Sansregret – professeure en yogathérapie.




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